Utamaro, passionné de beauté
Note: ce billet fait partie d’une série sur les maîtres de l’estampe japonaise, retrouvez tous les portraits dans la liste ci-dessous
1. Kunisada: le travailleur acharné
2. Utamaro, passionné de beauté
3. Hiroshige: graveur en série
4. Yoshitoshi: le fou lumineux
5. Hokusai: le vieux fou de dessin
6. Sharaku: l’énigme
Kitagawa Utamaro
(dates de naissance et de mort incertaines, estimation: 1753 – 1806)
On en sait peu sur la vie d’Utamaro, Ichitaro Kitagawa de son vrai nom, qui serait né à Edo vers la moitié du 18ème siècle. Les historiens s’accordent à dire qu’il a été l’élève de Toriyama Sekien dès l’enfance, et qu’il aurait même été son fils. Sekien lui enseigna l’art de l’estampes et de la peinture ukiyo-e.
A ses débuts, Utamaro publia principalement des estampes d’acteurs et de théâtre sous le nom de Utagawa Toyoaki. Cependant, ce sont ses estampes de beautés (bijin-e) et ses estampes érotiques qui le rendront célèbre.
Sa collaboration avec l’éditeur Tsutaya Juzaburo, dont il devint rapidement le principal artiste, marqua le début de la renommée d’Utamaro. Vers 1791, il arrêta l’illustration de livres pour se consacrer aux portraits de femmes. Il choisissait ses modèles dans les quartiers des plaisirs d’Edo, et est réputé avoir eu de nombreuses aventures avec ses muses. Pour beaucoup d’amateurs d’estampe japonaise, Utamaro est le maître incontestable dans la représentation des femmes. Il idéalise la femme, représentée dans ses oeuvres grande et fine, avec un long cou et de frêles épaules. Des représentations bien éloignées de la physionomie des femmes de l’époque.
En 1804, Utamaro rencontra de graves problèmes suite à la publication d’une estampe dépeignant Toyotomi Hideyoshi avec sa femme et ses cinq concubines. Cette oeuvre étant considérée comme une insulte envers le shogunat de l’époque, Utamaro fut arrêté pour violation des lois de censure. Cette expérience fut extrêmement humiliante pour l’artiste qui fit une grave dépression et mourut deux ans plus tard à Edo.