Une vieille estampe (environ 1780) de Katsukawa Shunsho. La scène représente Yoshitsune et Benkei, deux personnages du folklore japonais qui ont bel et bien existé, mais dont les vies ont été tellement racontées qu’on ne peut plus distinguer leurs actes de la légende.

Plus d’informations sur Benkei et Yoshitsune.

L’estampe de Kunisada ci-dessus représente l’acteur japonais Bando Mitsugoro (19e siècle) en pleine action. Cet ukyio-e de Kunisada appartient à un style particulier de l’estampe japonaise et est un okubi-e, littéralement traduit « portrait à grosse tête« . Ce format étant très populaire, j’imagine que vous avez certainement déjà vu des représentations d’acteurs ou de geishas réalisées de cette manière.

Katsushika Hokusai, fils d’artisan, est né en 1760 à Edo. Reconnu comme un des grand maîtres de l’ukyio-e, il a fortement influencé les artistes occidentaux. Amusant de constater que l’artiste le moins japonais du Japon ai poussé les artistes occidentaux vers le japonisme.

Il entamma un apprentissage de graveur à l’âge de 14 ans, et entra dans l’atelier de Katsukawa Shunsho à 18 ans. Une année plus tard il publie sa première série d’estampes d’acteurs sous le nom de Shunro.

De 1780 à 1797, il continue à travailler sous différents pseudonymes. En 1797, il prend le nom d’Hokusai qu’il n’abandonnera plus.

Diverses influences marquèrent les travaux d’Hokusai, parmi lesquelles les arts chinois et occidental. Sa curiosité et sa créativité apportèrent un renouveau à l’estampe japonaise, et aidèrent Hokusai à devenir un artiste plus universel.

Ses travaux les plus connus sont, dans le désordre: les 36 vues du Mont Fuji, les fameuses places d’Edo, ses 15 cahiers de croquis publiés sous le titre « Hokusai Manga », ainsi que ses 100 vues du Mont Fuji.

Son énergie, sa persévérance, son perfectionnisme et son humilité ont fait d’Hokusai un artiste immortel. Une citation de l’artiste résume bien cette pugnacité (et cet humour) qui fut un moteur tout au long de sa vie:

« […] Depuis l’âge de cinq ans, j’ai la manie de recopier la forme des choses et depuis près d’un demi siècle, j’expose beaucoup de dessins ; cependant je n’ai rien peint de notable avant d’avoir soixante-dix ans. A soixante-treize ans, j’ai assimilé légèrement la forme des herbes et des arbres, la structure des oiseaux et d’autres animaux, insectes et poissons ; par conséquent à quatre-vingt ans, j’espère que je me serai amélioré et à quatre-vingt-dix ans que j’aurai perçu l’essence même des choses, de telle sorte qu’à cent ans j’aurai atteint le divin mystère et qu’à cent dix ans, même un point ou une ligne seront vivants. Je prie pour que l’un de vous vive assez longtemps pour vérifier mes dires. »

Ceux qui souhaitent plus de renseignements sur cet artiste exceptionnel peuvent se tourner vers cet excellent livre sur Hokusai.

Les couleurs des estampes japonaises sont en grande partie responsables du succès de cet art. La palette des artistes était relativement limitée car les teintes se fabriquaient manuellement à partir de matériaux naturels. Cette contrainte a contribué à donner unité et sobriété à des oeuvres qui traitaient de sujets fort variés.

C’est donc une gamme de couleurs ayant résisté à l’épreuve du temps que nous propose le site 2xup.org (en japonais) sur sa page « traditionnal colors of Japan« . L’artiste digital en panne d’inspiration y retrouvera les couleurs traditionnelles utilisées par les maîtres de l’estampe. Les codes des couleurs sont données en hexadécimal, ce qui permet de les reprendre dans n’importe quel logiciel de retouche d’image. Ces couleurs sont évidemment aussi utilisables pour donner une touche zen à votre site ou mise en page.

Le site: http://2xup.org/repos/