Le Japon du milieu du 16ème siècle est un pays politiquement et culturellement secoué. Durant cette période, les seigneurs féodaux prennent le pouvoir. Ils ne connaissent rien aux arts chinois de la peinture, la philosophie ou la littérature. Cette méconnaissance de cette culture traditionnelle si raffinée les pousse exiger un renouveau artistique plus proche du peuple dont ils sont issus. Les artistes traditionnels doivent s’adapter à cette nouvelle demande.

Momoyama peint ses premières scènes de la vie de tous les jours vers la fin du 16ème siècle. D’origine modeste et curieux de la vie des gens ordinaires, les seigneurs s’intéressent à ces peintures. Les sujets de ces prémisces d’ukiyo-e sont des scènes de la vie courante à Kyoto (capitale de l’époque), les festivals populaires ou la vie au bord des routes du Japon.
peinture de Momoyama

A partir de 1600, le Japon s’installe dans une période de paix et s’isole du reste du monde. La capitale est déplacée à Edo (actuellement Tokyo) qui donne son nom à la période (1600-1868).

L’ukiyo-e n’apparaît bien entendu pas du jour au lendemain et sera le fruit d’un lent et fastidieux processus. C’est une véritable adaptation de l’art classique japonais à un nouvel âge qui s’effectue. Une tradition sans laquelle l’ukiyo-e aurait sans doute été un art populaire certes intéressant, mais moins subtile et gracieux. Les premières scènes de la vie courante représentent toutefois uniquement des membres de la bourgeoisie dans leurs loisirs, et il leur manque l’atmosphère populaire qui en ferait de véritables ukiyo-e.

C’est au début du 17ème siècle que l’ukiyo-e devient véritablement un art à part entière.  Durant son premier demi-siècle de développement, l’ukiyo-e met l’accent sur des scènes d’ensemble, suivant ainsi l’art traditionnel japonais. A partir de la période Kana-ei (1624-1644), les artistes commencent à peintre en s’attardant sur les détails et les figures de ces courtisanes, actrices, danseuses et leurs amants. Curieusement, on ne sait rien ou presque de ces artistes précurseurs.